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    Etude qualitative sur les pratiques de consommation des usagers de drogues dans l’espace public lausannois

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    Cette Ă©tude avait pour objectif de comprendre, dans une perspective microsociologique, les pratiques de consommation des usagers de drogue prĂ©sents et visibles dans l’espace public lausannois. La mĂ©thode ethnographique a Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©e – soit une cinquantaine d’heures d’observation in situ, rĂ©parties sur douze semaines entre mai et juillet 2019. Cette mĂ©thode a favorisĂ© notre familiarisation avec le mode de vie des personnes toxicodĂ©pendantes et nous a permis de rĂ©colter les tĂ©moignages d’une trentaine d’entre elles. Ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© complĂ©tĂ©es par des entretiens (n=6) avec des professionnels de premiĂšre ligne. L’espace public observĂ© se dĂ©ploie principalement entre la place de la Riponne et le quartier du Vallon. Ce territoire apparait en effet Ă  la fois comme un lieu de marchĂ© et un lieu de socialisation pour les personnes concernĂ©es. L’analyse met en Ă©vidence quatre profils aux pratiques de consommation distinctes, bien que les usagers rencontrĂ©s soient pour la plupart polyconsommateurs de substances illicites. Le premier profil (n=6) renvoie Ă  des personnes dans une phase de consommation « intensive ». Ces usagers sont relativement jeunes, dans la vingtaine voire en dĂ©but de trentaine. Leur quotidien s’organise essentiellement autour de la recherche de produit et sa consommation, une consommation qui est plus compulsive que gĂ©rĂ©e ou planifiĂ©e. L’état de manque provoquĂ© par l’addiction est un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant pour comprendre leurs logiques d’actions. Ces usagers envisagent les toilettes publiques, tout comme certains parkings ou d’autres lieux fermĂ©s, comme autant de solutions pratiques qui leur permettent de consommer rapidement tout en Ă©tant proches du centre-ville et Ă  l’abri des regards. Les usagers de crack ou de produits par injection (hĂ©roĂŻne ou cocaĂŻne principalement) sont pour la plupart des consommateurs en phase « intensive ». A noter que suite Ă  l’opĂ©ration « Deal de rue » dĂšs l’étĂ© 2018, un dĂ©placement du deal de cocaĂŻne rend l’accĂšs des consommateurs Ă  ce produit plus long, stressant et incertain. Le second profil (n=11) rĂ©fĂšre Ă  des usagers en moyenne plus ĂągĂ©s, dont un grand nombre reprĂ©sentent d’anciens consommateurs d’hĂ©roĂŻne en traitement agonistes opioĂŻdes (TAO). Ces personnes ont dĂ©veloppĂ© un rapport plus « stable » Ă  leur consommation, rapport qui se double bien souvent d’une vie plus structurĂ©e au niveau du logement et d’un engagement plus frĂ©quent dans des activitĂ©s ou des formes d’emploi adaptĂ©s. De maniĂšre assez logique, elles sont moins susceptibles que les personnes en phase « intensive » de consommer du crack ou de pratiquer une injection dans des lieux publics. Pour ces usagers, la Riponne est non seulement un lieu de marchĂ©, mais aussi voire surtout un lieu de socialisation. Leur prĂ©sence dans cet espace public est devenue, pour certains, une forme de normalitĂ©, ils y passent une partie ou l’entier de leur journĂ©e pour Ă©changer entre pairs. Le troisiĂšme profil (n=7) concerne des usagers de drogue sans domicile fixe. Ces personnes organisent leur « survie » grĂące au dispositif Ă  bas seuil d’accessibilitĂ© prĂ©sent Ă  la Riponne et dans les environs. Par ailleurs, ils trouvent des maniĂšres de s’en sortir dans les potentialitĂ©s offertes par les rĂ©seaux informels associĂ©s au milieu de la vente et de l’achat de produits illicites au niveau local. L’inscription dans le microdeal ou « deal de fourmi » en est une, tout comme la revente d’une partie de son traitement mĂ©dical (TAO). S’engager dans une « Ă©conomie souterraine » pour assurer sa survie est une stratĂ©gie qui apparait aussi dans les autres profils identifiĂ©s, mais les usagers sans domicile fixe en sont certainement les plus « captifs » du fait de leur prĂ©caritĂ© et de leur dĂ©pendance. Le quatriĂšme profil (n=6) englobe des consommateurs « cachĂ©s » et des revendeurs. Ces personnes disposent en gĂ©nĂ©ral d’une source de revenus fixe par l’emploi. La pratique de l’injection n’est, semble-t-il pas (ou plus) de mise dans ce groupe. De mĂȘme, s’il est possible que certains usagers « cachĂ©s » fument du crack, il est peu probable qu’ils le fassent dans des lieux publics, mais plutĂŽt en privĂ©, chez eux ou chez des amis. Alors que les trois autres profils identifiĂ©s se caractĂ©risent Ă  la fois par une forte visibilitĂ© dans l’espace public, et pour certains, par un degrĂ© de prĂ©carisation Ă©levĂ©, les consommateurs « cachĂ©s » et les revendeurs sont plus discrets. Les risques qu’ils encourent en se dĂ©voilant peuvent avoir des consĂ©quences importantes sur leur systĂšme de vie et leur emploi. Ils frĂ©quentent la Riponne de maniĂšre ponctuelle mais rĂ©guliĂšre, et le plus souvent dans un but trĂšs prĂ©cis : acheter et consommer rapidement sur place ou Ă©couler de la marchandise. De toutes les personnes rencontrĂ©es, les injecteurs et les usagers de crack ou d’hĂ©roĂŻne par inhalation sont les plus susceptibles de consommer « Ă  la sauvage », dans les toilettes publiques, dans les parcs ou dans tout autre lieu abritĂ© et cachĂ©. Ces conduites s’observent le plus souvent chez les usagers en phase « intensive », qu’ils soient ou non sans domicile fixe. Plus globalement, les raisons qui expliquent les variations de la consommation dans l’espace public tiennent Ă  la fois au rapport personnel qu’entretient l’individu Ă  sa dĂ©pendance (phase intensive, phase plus stable, etc.), Ă  sa dĂ©finition de ce qu’est – ou devrait ĂȘtre – la consommation de drogue (goĂ»t pour l’acte convivial, ĂȘtre Ă  l’extĂ©rieur, dans la nature, etc.), au niveau de prĂ©caritĂ© dans lequel il se trouve, ainsi qu’à des variables plus situationnelles relatives aux opportunitĂ©s et circonstances du moment. Dans l’ensemble, certaines personnes maintiennent, alors que d’autres modifient leurs habitudes en fonction de l’évolution du contexte local, et en particulier vis-Ă -vis des mesures sĂ©curitaires ou sanitaires mises en oeuvre ces derniĂšres annĂ©es Ă  Lausanne. Les pratiques analysĂ©es sont par consĂ©quent marquĂ©es par des dimensions de continuitĂ© et d’adaptabilitĂ©, deux aspects importants pour penser et agir sur le phĂ©nomĂšne de la consommation de drogue dans l’espace public

    Pointage Annuel du Profil des Usager·Úres (PAPU) : Evolution des principaux indicateurs entre 2017 et 2019

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    DĂ©veloppĂ©s dĂšs les annĂ©es 1970, les centres d’accueil Ă  bas-seuil (CABS) offrent diffĂ©rentes prestations qui visent en premier lieu l’aide Ă  la survie des usager·Úres de substances psychoactives et la diminution des risques liĂ©s Ă  la consommation. Ils ont Ă©galement une mission d’orientation dans le rĂ©seau, avec pour objectif Ă  long-terme la rĂ©intĂ©gration sociale des consommateur·trices. Le terme « bas-seuil » fait rĂ©fĂ©rence au seuil d’accessibilitĂ©, par opposition aux services Ă  seuil plus Ă©levĂ© dans lesquels l’accĂšs nĂ©cessite, par exemple, un enregistrement nominatif et/ou un engagement d’abstinence. Ainsi, les CABS se dĂ©finissent par leur facilitĂ© d’accĂšs, le respect de l’anonymat et la gratuitĂ© ou le faible coĂ»t de leurs services. A l’heure actuelle, le canton de Vaud compte huit structures de ce type, gĂ©rĂ©es par quatre organismes : la Fondation ABS Ă  Lausanne, Zone Bleue Ă  Yverdon, EntrĂ©e de Secours Ă  Morges et Ă  Nyon et AACTS Ă  Vevey. Le Pointage annuel du profil des usager·Úres (PAPU) est une Ă©tude menĂ©e, depuis 2016, dans l’ensemble des CABS du canton de Vaud durant la premiĂšre semaine du mois de novembre. Cette Ă©tude permet de mieux connaĂźtre le profil sociodĂ©mographique, les prises de risques et l’état de santĂ© de la population qui frĂ©quente ces CABS. Le prĂ©sent document fait une synthĂšse des donnĂ©es collectĂ©es en 2019 et met en perspective l’évolution des principaux indicateurs depuis 2017

    SystĂšme d’indicateurs sur les addictions. Chiffres-clefs sur la consommation de substances psychoactives chez les jeunes de 11 Ă  24 ans dans le canton de Vaud. DonnĂ©es ESS 2017 et HBSC 2018.

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    Dans le cadre du pilotage de la politique de prĂ©vention et de lutte contre les mĂ©faits des addictions, la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© (DGS) a mandatĂ© le secteur Évaluation et expertise en santĂ© publique (CEESAN) du centre de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et santĂ© publique (UnisantĂ©) afin de rĂ©colter des indicateurs fiables lui permettant d’évaluer et de planifier l’offre en lien avec cette politique. Le prĂ©sent document prĂ©sente une synthĂšse des indicateurs retenus concernant la situation Ă©pidĂ©miologique du canton de Vaud en matiĂšre de consommation d’alcool, de tabac et de cannabis chez les jeunes de 11 Ă  24 ans. Il se base sur les derniĂšres donnĂ©es de l’EnquĂȘte suisse sur la santĂ© (ESS) menĂ©e en 2017 et de l’EnquĂȘte sur la santĂ© des Ă©lĂšves en Suisse (HBSC) menĂ©e en 2018. Ce document fait suite au rapport paru aprĂšs les prĂ©cĂ©dentes vagues d’enquĂȘte. L’adolescence et l’entrĂ©e dans l’ñge adulte sont des pĂ©riodes charniĂšres du dĂ©veloppement d’un individu durant lesquelles de nombreuses nouvelles expĂ©ri-mentations ont lieu. Les habitudes prises durant cette pĂ©riode, comme la consommation de substances psychoactives, peuvent avoir des consĂ©quences Ă  long terme sur l’état de santĂ© de ces personnes. Il est nĂ©cessaire d’observer les tendances de consommation de substances des jeunes afin de pouvoir piloter au mieux les politiques de prĂ©vention vis-Ă -vis de ces consommations

    Etat des lieux sur la prescription de PrEP auprĂšs d’un Ă©chantillon de mĂ©decins en Suisse

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    Le mandat L’Office fĂ©dĂ©ral de la santĂ© publique (OFSP) a chargĂ© le Centre d’évaluation et d’expertise en santĂ© publique (CEESAN, IUMSP) de rĂ©aliser une Ă©tude permettant de disposer rapidement d’un premier Ă©tat des lieux concernant la prescription de prophylaxie prĂ©-exposition contre le VIH (PrEP) en Suisse. L’étude : population cible et mĂ©thode L’objectif de cette Ă©tude est d’estimer le nombre d’usagers auxquels les mĂ©decins rĂ©pondants ont remis soit de l’information au sujet de la PrEP, soit une ordonnance pour une premiĂšre prescription de PrEP, ou encore une ordonnance pour un renouvellement de PrEP. Nous avons dĂ©fini comme population cible les mĂ©decins responsables des services de conseil et de dĂ©pistage volontaire du VIH (VCT), tels qu’ils sont recensĂ©s en Suisse par l’OFSP, ainsi qu’une sĂ©lection de mĂ©decins qui ont une pratique dans la prescription de traitements antirĂ©troviraux (mĂ©decins collaborant avec la Swiss HIV Cohort Study, SHCS). Il s’agit d’une Ă©tude transversale Ă  vocation descriptive, avec une collecte de donnĂ©es rĂ©alisĂ©e du 14 mars au 24 avril 2017 au moyen d’un questionnaire en ligne adressĂ© Ă  138 mĂ©decins

    Structures ambulatoires spécialisées dans les addictions (alcool et stupéfiants). La situation en 2020 dans le canton de Vaud

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    Le secteur Evaluation et expertise en santĂ© publique (CEESAN) du Centre universitaire de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et santĂ© publique (UnisantĂ©) a Ă©tĂ© mandatĂ© par la Direction GĂ©nĂ©rale de la SantĂ© du canton de Vaud (DGS) pour rĂ©aliser une Ă©tude descriptive de l’addictologie ambulatoire en matiĂšre de prise en charge des problĂšmes liĂ©s Ă  alcool et aux stupĂ©fiants dans le canton en 2020. Le travail de terrain a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© entre les mois d’octobre 2020 et mars 2021. La mĂ©thode comprend la passation de questionnaires (n=8), la rĂ©alisation de 27 entretiens dont 23 avec des responsables de structures et des membres du personnel (neuf intervenant·es du domaine social, cinq psychologues, six infirmier·Úres et trois mĂ©decins) et 4 avec des personnes identifiĂ©es comme expertes du domaine. Nous avons complĂ©tĂ© ce corpus par l’analyse de certaines donnĂ©es documentaires (conventions et missions, rapports d’activitĂ©, documents divers). L’analyse porte sur les caractĂ©ristiques et activitĂ©s principales des structures ambulatoires spĂ©cialisĂ©es en addictologie dans le canton de Vaud et subventionnĂ©es par l’Etat. Pour complĂ©ter la prĂ©sentation dĂ©taillĂ©e de chaque structure (Ă©tudes de cas), une analyse transversale et comparative permet de rendre compte du dispositif dans son ensemble. Actuellement, 10 structures sont actives dans ce domaine : quatre sont spĂ©cialisĂ©es dans la problĂ©matique de l’alcool (la Fondation vaudoise contre l’alcoolisme, la Croix-bleue romande Section vaudoise, la Fondation EstĂ©relle-Arcadie, l’UnitĂ© socio-Ă©ducative du SMA/CHUV) et deux principalement dans le domaine des stupĂ©fiants (Centre d’Accompagnement et de prĂ©vention de la Fondation du Levant – le CAP –, Association EntrĂ©e de Secours). Les quatre derniĂšres structures sont des UnitĂ©s de Traitements (UTA) rattachĂ©es Ă  un centre hospitalier et qui prennent en charge les deux problĂ©matiques alcool et stupĂ©fiants (la Policlinique du Service de mĂ©decine des addictions du CHUV, les UTA des secteurs Nord et Est-vaudois, la Consultation spĂ©cialisĂ©e DEPART). Cinq structures dĂ©veloppent leurs activitĂ©s dans un secteur gĂ©ographique dĂ©limitĂ© : le Service de mĂ©decine des addictions est actif dans le Centre-vaudois, EntrĂ©e de Secours Ă  l’Est, l’UTAM/UTAA Ă  l’Ouest et l’UTAD au Nord du canton. Les cinq autres structures identifiĂ©es (FVA, Croix-bleue romande Section vaudoise, DEPART, UnitĂ© socio-Ă©ducative du SMA/CHUV et dans une moindre mesure le CAP/Levant) assurent des prestations dans plusieurs secteurs via la prĂ©sence d’antennes rĂ©gionales. Sur le plan organisationnel, cinq structures fonctionnent sur un modĂšle monodisciplinaire (FVA, CBR-SV, FEA, CAP, USE), quatre sur un modĂšle multidisciplinaire (SMA, UTAD et EdS) et une sur un modĂšle de soins coordonnĂ©s (UTAM/UTAA). Toute addiction confondue, environ 4’470 personnes sont prises en charge par le dispositif spĂ©cialisĂ© au moment de l’enquĂȘte (dernier trimestre 2020). Les situations traitĂ©es touchent tous les niveaux de sĂ©vĂ©ritĂ© de l’addiction selon la catĂ©gorisation du DSM 5 utilisĂ©e (troubles lĂ©gers, modĂ©rĂ©s et sĂ©vĂšres/problĂ©matiques), mais les troubles modĂ©rĂ©s Ă  sĂ©vĂšres sont surreprĂ©sentĂ©s dans toutes les files actives des structures identifiĂ©es. Ces structures assurent des prestations de conseil et d’orientation Ă  la personne dans les rĂ©seaux de prise en charge (brefs conseils), des prestations socio-thĂ©rapeutiques et/ou mĂ©dico-soignantes pour des adultes souffrant de troubles addictifs et pour les proches concerné·es et des activitĂ©s de liaisons hospitaliĂšres ; dans les cas complexes, la mise en oeuvre de dispositif de case management est Ă©galement rĂ©alisĂ©e. Deux structures sont principalement dĂ©diĂ©es au suivi de mandats administratifs et pĂ©naux : le CAP pour les dĂ©lits liĂ©s aux stupĂ©fiants et l’UnitĂ© socio-Ă©ducative du SMA/CHUV pour ceux liĂ©s Ă  l’alcool. Deux structures offrent des prestations spĂ©cifiques pour un public jeune : la consultation DEPART, spĂ©cialisĂ©e dans les suivis mĂ©dico-psycho-sociaux de jeunes de 12 Ă  20 ans et le CAP/Levant, qui a dĂ©veloppĂ© (entre autres prestations) une offre pour Jeunes Adultes en DifficultĂ© (JAD). Les services mĂ©dicaux et sociaux de prise en charge des addictions ainsi que les mandats administratifs et pĂ©naux sont assurĂ©s dans tout le canton. Certaines prestations, comme le suivi d’adolescent∙es avec une consommation problĂ©matique ou le suivi de personnes souffrant de syndrome de dĂ©pendance Ă  l’alcool, semblent plus difficiles Ă  rĂ©aliser dans certaines rĂ©gions faute de structures, dans le Nord et dans l’Est-vaudois notamment. Le concept de rĂ©tablissement, le paradigme bio-psycho-social, l’approche motivationnelle, et dans une moindre mesure, l’approche systĂ©mique et la thĂ©rapie cognitivo-comportementale se retrouvent chez tous les professionnel·les interviewé·es ; ces approches et outils conceptuels sous-tendent leurs activitĂ©s cliniques au sens large, qu’elles soient socio-thĂ©rapeutiques, mĂ©dicales ou soignantes. De mĂȘme, le dispositif ambulatoire spĂ©cialisĂ© est un territoire oĂč plusieurs groupes professionnels se cĂŽtoient et dĂ©tiennent une expertise spĂ©cifique et complĂ©mentaire dans la division du travail addictologique : l’espace socio-thĂ©rapeutique est principalement reprĂ©sentĂ© par les psychologues et intervenant∙es du domaine social (pĂŽle psycho-social), l’espace psychiatrique est reprĂ©sentĂ© par le DĂ©partement du CHUV d’un cĂŽtĂ© et la Fondation de Nant de l’autre (pĂŽle psychiatrique), et enfin l’espace d’expertise somatique renvoie aux mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes-internistes spĂ©cialisĂ©s en addictologie (pĂŽle somatique). Dans leurs activitĂ©s de suivi/accompagnement, les professionnel·les travaillent souvent en collaboration avec d’autres partenaires. En fonction de chaque suivi, les collaborations s’établissent avec les acteur·trices du rĂ©seau addictologique rĂ©sidentiel ou hospitalier, du domaine socio-sanitaire Ă©largi (mĂ©decins installé·es, CMS, EMS, EPSM, hĂŽpitaux somatiques ou psychiatriques, mĂ©decine pĂ©nitentiaire, etc.), du secteur social (Centre sociaux rĂ©gionaux, Office des tutelles et curatelles, DGEJ, etc.) ou avec certaines autoritĂ©s mandataires (Fondation vaudoise de probation et office d’exĂ©cution des peines, Service des Automobiles et de la Navigation, etc.). Ces rĂ©seaux sont de nature interprofessionnelle (entre intervenant∙es de l’ambulatoire, du rĂ©sidentiel/hospitalier) et/ou intersectorielle (principalement entre secteur mĂ©dical somatique, psychiatrique, soins infirmiers, social et Ă©ducatif). En bref, le dispositif ambulatoire spĂ©cialisĂ© en addictologie couvre aujourd’hui un large panel de prestations. Ce dispositif est reprĂ©sentĂ© par une dizaine de structures aux profils contrastĂ©s et qui couvrent des besoins multiples (somatiques, psychiatriques, sociaux). De mĂȘme, la plupart des structures se caractĂ©risent par une grande rĂ©activitĂ© Ă  la demande, une grande souplesse d’action. Seule la policlinique d’addictologie du CHUV signale un dĂ©lai d’attente de plusieurs mois pour les patient·es, avec une possibilitĂ© de circuits-courts dans les cas d’urgence. Les missions et prestations de l’ambulatoire spĂ©cialisĂ© sont parfois trĂšs dĂ©taillĂ©es (tĂąches, indicateurs) dans des conventions avec l’Etat (DGS-Vaud), mais les Ă©quipes conservent une grande autonomie pour la gestion opĂ©rationnelle des processus. De par leur position d’intermĂ©diaires entre la premiĂšre ligne de soins et le secteur stationnaire (rĂ©sidentiel, hospitalier), les professionnel∙les de l’ambulatoire spĂ©cialisĂ© en addictologie fournissent un travail dĂ©cisif pour la continuitĂ© et la qualitĂ© des prises en charge dans ce domaine

    Evaluation de l’espace de consommation sĂ©curisĂ© de Lausanne (ECS) – projet pilote de trois ans. Rapport intermĂ©diaire Ă  18 mois

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    Le contexte AprĂšs un premier refus en votation populaire en 2007, le projet d’ouverture d’un espace de consommation sĂ©curisĂ© (ECS) en ville de Lausanne a fait l’objet d’un nouveau prĂ©avis (N°2016/41), approuvĂ© par le conseil communal le 6 juin 2016. L’ECS a ainsi ouvert dans les locaux de la Fondation ABS le 1er octobre 2018 dans le cadre d’un projet pilote de trois ans. Son objectif est de rĂ©duire l’impact social, sanitaire et sĂ©curitaire de la consommation de drogues pour les usager∙ùres et pour la collectivitĂ©. L’évaluation externe prĂ©vue par le prĂ©avis a Ă©tĂ© confiĂ©e au secteur Evaluation et expertise en santĂ© publique (CEESAN) du Centre universitaire de mĂ©decine gĂ©nĂ©rale et santĂ© publique (UnisantĂ©). AprĂšs une phase prĂ©liminaire qui a donnĂ© lieu Ă  l’élaboration d’un modĂšle logique, Ă  une cartographie des acteurs, ainsi qu’à la dĂ©finition des indicateurs pour rĂ©pondre aux questions d’évaluation, le prĂ©sent document constitue un rapport intermĂ©diaire aprĂšs 18 mois de fonctionnement du projet, demandĂ© par le Conseil Communal en complĂ©ment au prĂ©avis. Rappelons que l’ECS a ouvert dans un contexte mouvementĂ©. DiffĂ©rents Ă©vĂ©nements, ainsi qu’une succession de dĂ©cisions directement ou indirectement liĂ©es Ă  l’ECS sont intervenus entre mai 2018 et dĂ©cembre 2019, « accompagnant » les quinze premiers mois de son fonctionnement. Bien qu’il soit pratiquement impossible de mesurer l’impact de ces mesures sur les usager∙ùres potentiel∙les de l’ECS, ces Ă©vĂ©nements constituent nĂ©anmoins le contexte au sens large dans lequel Ă©voluent ces dernier∙ùres. Les mĂ©thodes Afin de rĂ©pondre aux questions d’évaluation Ă©noncĂ©es dans le prĂ©avis, nous nous sommes appuyĂ©s sur diffĂ©rentes sources d’information qui combinent des approches qualitatives et quantitatives. Cette dĂ©marche comprend : une revue ciblĂ©e de la littĂ©rature ; des Ă©tudes spĂ©cifiques avec les acteur∙trices concernĂ©âˆ™es ; la mise en place d’outils de monitorage et des analyses secondaires de donnĂ©es monitorĂ©es dans le cadre d’études menĂ©es en continu par le CEESAN. Les mĂ©thodes mixtes permettent d’apprĂ©hender des thĂ©matiques complexes, ce qui se rĂ©vĂšle souvent judicieux dans la recherche en santĂ© publique. Chaque outil renseigne plus spĂ©cifiquement une question d’évaluation, et la triangulation des diffĂ©rents Ă©clairages permet une vision d’ensemble de la mise en oeuvre et du fonctionnement de cette nouvelle prestation

    Cuidados sociais e bem-estar. ExperiĂȘncias e perspetivas de um grupo de pessoas idosas

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    This paper intends to undertake an initial/preliminary exploration of the subjective well-being regarding the reception of social care and other domains of life in a group of older people. It is, therefore, a descriptive paper that raises more questions than offers answers. Data was collected in the scope of a larger qualitative research project through the conduction of a focus group with elders receiving some kind of social care. The collected data was analysed according to the basic procedures of Grounded Theory with the help of the software NVivo 9. The results reveal different sources of well-being and ill-being. The former are satisfaction with the social care services, satisfaction with the daily life, and satisfaction with living arrangements. In turn, the latter are dissatisfaction with the Day Care Centre, dissatisfaction with the daily life, dissatisfaction with living arrangements, and transition to widowhood. These results and their implications for social policy and professional practice are discussed in the context of existing literature.Fundação para a CiĂȘncia e a Tecnologia (FCT

    Usage de drogues de synthĂšse et de cocaĂŻne en milieu festif : Ă©tat des lieux dans le canton de Vaud

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    [Table des matiÚres] 1. Résumé des principaux résultats et recommandations. 2. Objectifs, questions et méthode de recherche. 3. Contexte. 3.1. La cocaïne et le crack. 3.2. Les drogues de synthÚse (la famille des amphétamines, le LSD, autres). 4. Prévalence. 4.1. Situation en Suisse. 4.2. Données concernant spécifiquement le canton de Vaud. 4.3. Données européennes. 5. Milieux/diffusion. 5.1. Données internationales. 5.2. Au niveau national. 5.3. Informations locales. 6. Patterns. 7. Conséquences. 8. Interventions. 8.1. Au niveau international. 8.2. En Suisse et dans le canton de Vaud. Références. Annexes

    Evaluation des activités de prévention du VIH/sida dans le canton de GenÚve, 2005

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    La Direction générale de la santé du canton de GenÚve (DGS) a conclu des partenariats avec les associations et institutions suivantes pour la période 2005-2007: 1. Groupe sida GenÚve (GSG), Antenne de l'Aide Suisse contre le Sida (ASS) 2. Dialogai, association homosexuelle et Antenne de l'ASS 3. Association PremiÚre Ligne 4. Association Personnes vivant avec le VIH/sida (PVA GenÚve) 5. MinistÚre Sida y inclus ASFAG (Association Solidarité Femmes Africaines GenÚve) Cette étude quantifie les activités de ces organisations en 2005, évalue la pertinence des activités de prévention du VIH/sida et doit contribuer à l'harmonisation des indicateurs et à l'amélioration des contrats de partenariat. Une priorité pour 2005 est l'évaluation des actions dirigées vers les femmes africaines et les homosexuels

    Profils et trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des hĂ©bergements d’urgence dans le canton de Vaud en 2021

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    La mise Ă  disposition d’hĂ©bergements d’urgence (HU) s’inscrit dans le cadre des actions du DĂ©partement de la santĂ© et de l’action sociale (DSAS) pour soutenir les personnes confrontĂ©es Ă  des difficultĂ©s socio-Ă©conomiques, d'intĂ©gration ou atteintes dans leur santĂ©. La Direction gĂ©nĂ©rale de la cohĂ©sion sociale (DGCS), en collaboration avec la Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© publique (DGS), a confiĂ© au secteur CEESAN (Evaluation et expertise en santĂ© publique) d’UnisantĂ© le mandat d’adapter le questionnaire PAPU (Pointage annuel du profil des usagĂšres et usagers) rĂ©alisĂ© chaque annĂ©e dans les centres d’accueil Ă  bas-seuil du canton aux hĂ©bergements d’urgence. Cet outil permet de renseigner de maniĂšre quantitative les indicateurs concernant le profil des usagĂšres et usagers de ces structures. L’enquĂȘte renommĂ©e ici PAPU-HU est une enquĂȘte anonyme, transversale, descriptive et multi-centre, tout comme l’enquĂȘte PAPU. S’inspirant des enquĂȘtes de type « un jour donnĂ© », elle a pour but de rĂ©colter les donnĂ©es sur le profil sociodĂ©mographique, les indicateurs de prĂ©caritĂ©, l’état de santĂ© somatique et psychique des usagĂšres et usagers. Le questionnaire a Ă©tĂ© proposĂ© aux bĂ©nĂ©ficiaires des sept HU du canton : l’Abri L’Etape, le Sleep In, la Marmotte, le RĂ©pit et Montolieu Ă  Lausanne, Le Hublot Ă  Vevey et la Lucarne Ă  Yverdon durant la nuit du samedi 13 au dimanche 14 mars 2021. Au total, 149 questionnaires valides ont pu ĂȘtre utilisĂ©s pour effectuer les analyses. Le taux de participation est calculĂ© Ă  partir du nombre de bĂ©nĂ©ficiaires ayant dormi dans les HU du canton cette nuit-lĂ  et s’élĂšve Ă  51%. Un volet qualitatif complĂšte le PAPU-HU. Cette analyse permet de documenter les trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des HU du canton. CaractĂ©ristiques sociodĂ©mographiques des rĂ©pondant·es Les HU du canton sont principalement frĂ©quentĂ©s par des hommes, d’une petite quarantaine d’annĂ©e, d’origine Ă©trangĂšre. 12% des rĂ©pondant·es au PAPU-HU dĂ©clarent ĂȘtre suisse·sses ou bi-nationaux·ales suisses. Parmi les rĂ©pondant·es d’origine Ă©trangĂšre, 78% dĂ©clarent ne pas avoir de permis de sĂ©jour valable pour la Suisse. La majoritĂ© des rĂ©pondant·es sans domicile fixe privĂ© sont dans cette situation depuis moins de 6 mois (38%). Un cinquiĂšme indique vivre dans cette situation depuis 1 Ă  5 ans (21%) ou depuis plus de 5 ans (21%). PrĂšs de 15% des rĂ©pondant·es indiquent ne pas avoir de domicile fixe privĂ© depuis moins d’un mois et 5% depuis 7 Ă  11 mois. Relevons encore que 8% des rĂ©pondant·es ne considĂšrent pas ĂȘtre sans domicile fixe privĂ©. Les problĂšmes financiers sont citĂ©s par le plus grand nombre de rĂ©pondant·es pour expliquer pourquoi ils et elles ont recours aux HU (61%). Un peu moins de la moitiĂ© des rĂ©pondant·es au PAPU-HU dĂ©clare avoir dormi au moins une fois dehors au cours des 30 derniers jours (41%). Enfin, l’accueil de jour constitue un dĂ©fi majeur pour nombre de personnes rencontrĂ©es : 62% des rĂ©pondant·es au PAPU-HU passent leurs journĂ©es Ă  l’extĂ©rieur. Sans surprise, les entretiens rĂ©vĂšlent par ailleurs que les bĂ©nĂ©ficiaires des HU vivent un quotidien marquĂ© par l’attente, l’errance, l’usure physique et mentale et qu’ils et elles redoutent particuliĂšrement l’hiver et le froid. Insertion socio-professionnelle Presque la moitiĂ© des rĂ©pondant·es indiquent ne pas avoir de revenu mais vivre sur leurs Ă©conomies (44%) et une forte proportion fait la manche pour subvenir Ă  ses besoins (29 %). Le fait de passer toute une journĂ©e sans manger arrive rarement pour 8% des rĂ©pondant·es, parfois pour 37% et souvent pour 16%. Indicateurs de santĂ© Une majoritĂ© des rĂ©pondant·es se considĂšre en bonne santĂ©. Au total, 14% dĂ©clarent ĂȘtre en mauvaise ou trĂšs mauvaise santĂ©. Par ailleurs 6% des rĂ©pondant·es au PAPU-HU indiquent avoir dĂ©jĂ  Ă©tĂ© diagnostiqué·es positives ou positifs Ă  l’hĂ©patite C (VHC). Lorsqu’elles ou ils sont malades, 44% des rĂ©pondant·es indiquent aller chez un mĂ©decin (cabinet privĂ©, hĂŽpital, Point d’Eau, etc.). Ainsi, plus d’un quart des rĂ©pondant·es ont eu un suivi mĂ©dical au cours des 30 derniers jours (28%), 18% des rĂ©pondant·es ont consultĂ© aux urgences au cours des 30 derniers jours et 14% des rĂ©pondant·es indiquent avoir Ă©tĂ© hospitalisé·es dans les 12 derniers mois. Pour accĂ©der aux soins, il est essentiel que les personnes bĂ©nĂ©ficient d’une couverture pour leurs frais de santĂ©. Or, 66% des rĂ©pondant·es disent ne pas avoir souscrit une assurance en Suisse ou Ă  l’étranger pour leurs frais de santĂ© (30% l’ont fait, 4% ne savent pas). Analyse des trajectoires En complĂ©ment Ă  ces donnĂ©es, les trajectoires des usagĂšres et usagers des HU ont Ă©tĂ© abordĂ©es au moyen d’entretiens semi-directifs (N=25), in situ, dans chacun des sept HU. L’analyse de ce corpus s’appuie sur les mĂ©thodes d’analyse de contenu thĂ©matique et des rĂ©cits de vie. Les principales causes du sans-abrisme relevĂ©es dans les entretiens sont la perte de logement, l’absence de permis de sĂ©jour et une prĂ©caritĂ© durable. En termes de trajectoires, on peut distinguer les trajectoires migratoires (avec pour principales origines l’Afrique Subsaharienne et du nord, l’Europe, l’Europe de l’Est) et, de l’autre, les trajectoires autochtones. Le motif de la quĂȘte d’une vie meilleure est rĂ©current dans les rĂ©cits migratoires et passe avant tout par le travail, perçu comme vĂ©ritable planche de salut pour changer son destin et celui de sa famille. Il s’agit principalement d’une migration Ă©conomique. L’accĂšs au marchĂ© du travail n’est pas le mĂȘme selon l’origine de la personne et les lois d’asile qui s’appliquent ; ainsi, une distinction s’opĂšre entre les migrant·es europĂ©en·nes, soumis·es au rĂšglement sur la libre circulation des personnes, et les migrant·es de pays tiers (hors UE, Afrique, Europe de l’est), soumis·es au rĂšglement de Dublin. Ces bĂ©nĂ©ficiaires font face Ă  une forme de cercle vicieux puisque sans permis de sĂ©jour, l’accĂšs Ă  un logement et Ă  l’emploi leur est refusĂ©. La plupart travaillent au noir et plusieurs sont sans emplois. Les migrant·es en provenance d’Europe ont un statut lĂ©gitimĂ© par un permis B ou G qui permet un meilleur accĂšs Ă  l’emploi et au logement, mĂȘme si les conditions de vie restent souvent fragiles. A ces situations s’ajoute le cas particulier des travailleuses saisonniĂšres et travailleurs saisonniers (souvent frontalier·Úres, prĂ©sent·es pour une durĂ©e courte, avec des contrats fixes Ă  temps complet) qui bĂ©nĂ©ficient de conditions d’accĂšs aux HU facilitĂ©es. Pour les bĂ©nĂ©ficiaires autochtones, le recours aux HU intervient gĂ©nĂ©ralement suite Ă  une perte de logement peu/pas anticipĂ©e ou dans une situation de prĂ©caritĂ© prolongĂ©e. La majoritĂ© des bĂ©nĂ©ficiaires suisses rencontré·es sont sans emplois ou au bĂ©nĂ©fice d’une rente AI. Leurs trajectoires sont marquĂ©es par des ruptures biographiques qui entrainent un dĂ©classement social plus ou moins brutal d’un cĂŽtĂ©, et de l’autre, par des situations d’impasse en lien notamment avec des aspects administratifs ou juridiques qui empĂȘchent d’avancer. Le recours aux HU rĂ©pond Ă  des besoins diffĂ©rents selon le profil des personnes accueillies. D’une solution d’urgence pour des personnes ayant perdu leur logement rĂ©cemment, il devient/reprĂ©sente une solution de refuge pour des SDF chronicisé·es, en passant par un point de chute pour des migrant·es sans papiers ou une solution temporaire et Ă  moindre coĂ»t pour les travailleuses saisonniĂšres et travailleurs saisonniers. Interrogé·es sur leur perception de la situation, les bĂ©nĂ©ficiaires mobilisent des ressources diffĂ©rentes. Ainsi, la majoritĂ© des migrants africains et des personnes des communautĂ©s roms mettent en avant l’incertitude et le besoin d’adaptation auxquelles elles et ils sont confronté·es. Cette situation se traduit par un sentiment de fatalisme et de fuite en avant, qui fait Ă©cho aux difficultĂ©s vĂ©cues par ces migrant·es en termes d’absence de logement, d’emploi stable, etc. Dans cette situation la logique d’action consiste Ă  s’adapter en permanence, Ă  agir stratĂ©giquement et Ă  saisir les opportunitĂ©s. Les migrant·es Ă©conomiques originaires d’Europe et les suisse·sses du corpus rapportent une situation d’impasse et d’attente qui se traduit par un sentiment de blocage dans son parcours, un vĂ©cu dans l’attente que la situation s’amĂ©liore. Ces personnes sont ainsi amenĂ©es Ă  vivre avec des ressources limitĂ©es, tant financiĂšres que sociales qui les empĂȘchent de sortir de la prĂ©caritĂ©. Enfin, les saisonniĂšres frontaliĂšres et saisonniers frontaliers, qui ont gĂ©nĂ©ralement un logement ailleurs qu’en Suisse, sont dans une situation de compromis pragmatique, envisageant l’avenir de maniĂšre plutĂŽt sereine et s’adaptant Ă  ce mode de vie parce qu’ils et elles savent que leur situation est temporaire et intermittente. A l’exception des situations de saisonniĂšres et saisonniers, les trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des HU analysĂ©es sont marquĂ©es Ă  des degrĂ©s divers par un cumul des facteurs de vulnĂ©rabilitĂ©. Dans la plupart des situations, la prĂ©caritĂ© rĂ©sidentielle s’ajoute Ă  ou est causĂ©e par le manque de ressources financiĂšres, l’absence ou les difficultĂ©s d’emploi, l’isolement, l’irrĂ©gularitĂ© du statut lĂ©gal, etc. Les bĂ©nĂ©ficiaires des HU sont confronté·es Ă  un quotidien marquĂ© par l’attente et l’errance, la vie dans la rue, etc. Conclusion Le PAPU-HU et l’étude sur les trajectoires des bĂ©nĂ©ficiaires des HU ont permis de mettre en lumiĂšre une sĂ©rie d’aspects de la situation et des besoins des personnes concernĂ©es par le sans-abrisme dans le canton de Vaud. L’enquĂȘte PAPU donne une photo de la situation et c’est par la rĂ©pĂ©tition de cette Ă©tude qu’il est possible de suivre l’évolution dans le temps des caractĂ©ristiques sociodĂ©mographiques, des indicateurs de prĂ©caritĂ© et des comportements en matiĂšre de santĂ© de cette population. Cette Ă©tude prĂ©sente quelques limites aussi bien linguistiques que mĂ©thodologiques. Le canevas d’entretien Ă©tait disponible en français et en anglais ; lors des entretiens, des interprĂštes ont Ă©tĂ© sollicité·es sur le moment, notamment auprĂšs des migrant·es des communautĂ©s roms. Le moment de collecte des donnĂ©es constitue une limite mĂ©thodologique. En effet, tant le questionnaire que les entretiens ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s le soir, Ă  l’ouverture des HU alors que les bĂ©nĂ©ficiaires souhaitent s’installer et se reposer plutĂŽt que de rĂ©pondre Ă  une Ă©tude
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